Comment définir l'abus de pouvoir, le sexisme et le harcèlement sexuel avec des concepts juridiques ?
Lors d’une discussion organisée par Femmes Juristes Suisse, nous avons examiné les effets du mouvement #MeToo sur la justice, la politique, le travail et la vie publique.
Dans quels milieux les choses ont-elles changé ?
De quels types d’actions en justice le mouvement #MeToo a-t-il besoin?
La table ronde était animée par Nadine Jürgensen avec la participation de Béatrice Müller - avocate et membre de Femmes Juristes Suisse, Binh Tschan - avocate au bureau pour l'égalité des chances de la ville de Zurich (membre de l'association www.belaestigt.ch), Brigitte Hürlimann - journaliste et avocate et Sophie Achermann - directrice d'Alliance F.
Les panélistes ont convenu que la législation actuelle était en principe suffisante pour faire valoir ses droits, même s’il manque une infraction spécifique au harcèlement dans le code pénal.
Dans tous les cas, les lois devraient être appliquées de manière cohérente. Cependant, le droit n'est pas toujours le meilleur moyen d’action et se heurte à des obstacles. Par exemple, le fardeau de la preuve limite les actions contre des actes intentés dans l’espace public par des auteur/es inconnu/es et les plaignant/es doivent se limiter à déposer une plainte contre inconnu. En outre, les victimes ne sont pas toujours bien accueillies auprès des autorités de la plupart des cantons suisses. Il y a un manque d'information, de sensibilisation et de formation des fonctionnaires concernés.
Nous avons pu conclure cette discussion avec des questions sociopolitiques : il est nécessaire d’engager plus de femmes auprès des autorités judiciaires, de sensibiliser les auteurs potentiels et de donner plus d’attention aux questions d'abus de pouvoir, de violence et de sexisme au niveau social, politique et pédagogique. La coexistence des genres se faire de façon respectueuse, sans stéréotype, ni discrimination.
Il nous reste donc encore du travail à faire.
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